news

Cinq pistes pour atteindre l'égalité des sexes à l'ère du numérique

7.03.2023

Un brainstorming en ligne organisé par le D4D Hub UA-UE a permis de collecter des bonnes pratiques et des recommandations pour réduire la fracture numérique entre les sexes
Projet ou initiative
Projet D4D Hub UA-UE

La Journée internationale des femmes (JIF) 2023, qui a pour thème « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », vise à reconnaître et à célébrer les femmes et les filles qui contribuent aux avancées des technologies transformatrices et de l’éducation numérique.

La JIF 2023 explorera l’impact de l’écart entre les sexes dans le numérique sur l’élargissement des inégalités économiques et sociales, et mettra en évidence la nécessité de protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces numériques et de s’attaquer à la violence basée sur le genre en ligne et facilitée par les TIC.

Dans le souci de prendre part au débat et d’accroître la visibilité de ce thème important, le D4D Hub UA-UE a organisé un brainstorming en ligne à l’intention de sa communauté numérique en Afrique et en Europe, afin de partager les points de vue sur la façon dont la révolution numérique peut favoriser l’autonomisation des femmes, l’égalité des sexes et l’inclusion.

Conformément à son mandat qui consiste à encourager la collaboration multipartite dans le domaine du numérique, le D4D Hub UA-UE a plus particulièrement recueilli des idées sur la manière dont les gouvernements, la société civile, le monde universitaire et le secteur privé en Afrique et en Europe peuvent collaborer pour atteindre l’égalité des sexes à l’ère numérique. Découvrez ci-dessous les cinq principales recommandations qui en ont émergé.

1. Concevoir des politiques numériques tenant compte des questions de genre

Les contributeur·rices ont appelé les décideur·euses politiques dans le domaine du numérique à prêter attention aux besoins uniques des femmes et des filles, en valorisant leurs perspectives et leurs expériences, et en les prenant explicitement en compte lors de la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes et des politiques.

Un accent particulier a été mis sur la collecte de données sensibles au genre, celle-ci impliquant l’inclusion systématique du genre comme variable lors de la collecte de données sur les individus. Une telle mesure favoriserait la prise de décisions fondées sur des données probantes et susceptibles de représenter les besoins des femmes et des filles.

À cet égard, le monde universitaire a un rôle essentiel à jouer dans le cadre des recherches à effectuer sur l’influence des technologies numériques sur l’égalité des sexes. « Les universités peuvent contribuer en proposant des politiques et des programmes fondés sur des données probantes afin de promouvoir l’égalité des sexes dans le domaine numérique », a estimé un·e contributeur·rice anonyme.

2. Promouvoir l’accès aux technologies et aux compétences

Le manque d’accès aux technologies a été identifié comme l’un des principaux défis à relever pour garantir que les femmes profitent pleinement de la transformation numérique. Parmi les mesures proposées pour y remédier figuraient l’amélioration de la connectivité dans les zones reculées, la construction de centres numériques publics et l’amélioration de l’abordabilité des services technologiques et internet.

« Aujourd’hui, posséder un téléphone portable et avoir accès à l’internet peut changer une vie », a déclaré un·e contributeur·rice anonyme. « Pour les femmes dans les pays en développement, l’internet peut constituer une passerelle vers des opportunités éducatives et contribuer à renforcer leur confiance, leur estime de soi et leur autodétermination. »

Nous devrions également tenir compte de l’inclusion lors de la conception de services et de technologies numériques afin de faire en sorte que les femmes et les filles puissent en bénéficier pleinement. « Nous pouvons aider à créer un contenu localisé et pertinent, et le diffuser par le biais d’interfaces utilisateur·rice accessibles », peut-on lire dans une autre contribution anonyme.

Les participant·es ont également appelé à investir davantage dans le renforcement des compétences numériques des femmes et des filles, afin de leur permettre d’utiliser efficacement les technologies numériques. « Les initiatives de littératie numérique de base peuvent aider les femmes et les filles à se servir des technologies pour améliorer leur éducation, leurs possibilités de carrière et leur bien-être général », a affirmé Yao Amevi Amessinou Soussou du Bénin. « L’éducation et les compétences numériques peuvent être transformatrices pour les femmes », a renchéri l’Éthiopienne Meron Zenebe.

3. Remettre en question les idées préconçues sur le genre et les normes culturelles

« Briser les stéréotypes sexistes et les normes culturelles qui freinent les filles est essentiel pour garantir l’inclusion et la sécurité dans l’espace numérique », a mis en avant la Béninoise Edna Stella. Et de préciser que « le mentorat, la sensibilisation et un soutien familial proche pourraient faire la différence pour réduire la fracture numérique entre les sexes ».

Ce point de vue a été largement partagé par d’autres participant·es, qui ont appelé tous les acteurs du numérique, et notamment la société civile, à contribuer à la sensibilisation aux nombreux obstacles culturels qui empêchent les femmes d’accéder aux espaces numériques.

Eden Tadesse, une participante originaire d’Éthiopie, a proposé de donner plus de visibilité aux femmes leaders dans le secteur des technologies afin de promouvoir des modèles et de changer notre mentalité. Elle a également plaidé en faveur de la normalisation d’un langage inclusif dans les médias numériques afin d’influencer notre perception des rôles de genre.

4. Combattre la cyberviolence à l’égard des femmes et des filles

La violence en ligne touche les femmes et les filles de manière disproportionnée ; elle cause chez elles des dommages psychologiques et les dissuade de participer aux espaces numériques. Les contributeur·rices ont identifié un certain nombre de bonnes pratiques permettant de protéger les droits des femmes et des filles, tels que des mécanismes de signalement de harcèlement en ligne, des politiques en matière de violence verbale, des outils de modération et des procédures de retrait de contenu.

Les formations à la cybersécurité et les campagnes de sensibilisation sont d’autres outils à même de protéger les femmes et les filles contre la cybercriminalité et la cyberintimidation. De même, les programmes de littératie numérique peuvent aider les femmes et les filles à devenir des citoyennes numériques mieux informées et plus engagées.

Selon une contribution anonyme, « de manière générale, la protection des droits des femmes et des filles dans les espaces numériques nécessite une approche à multiples facettes, faite de cadres politiques et juridiques, de normes et de comportements sociaux, d’éducation et de sensibilisation, et de soutien à l’autonomisation des femmes et à leur participation aux espaces numériques ».

5. Attirer plus de femmes dans le secteur des technologies

L’accent a été particulièrement mis sur l’importance d’attirer davantage de femmes dans le secteur technologique et, dans un premier temps, de les encourager à étudier les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques (STIM).

De nombreuses solutions ont été proposées, notamment des programmes de mentorat mettant en relation les jeunes femmes avec des professionnel·les plus expérimenté·es, des opportunités de stage et de formation, l’élargissement des possibilités pour les femmes d’occuper des postes de direction, l’organisation d’évènements et d’ateliers destinés à initier les filles et les femmes aux technologies (des hackathons et des concours de codage, par exemple), le soutien aux entreprises dirigées par des femmes et la conception de lieux de travail plus inclusifs.

« Les organisations doivent tenter d’améliorer la culture et les politiques du secteur technologique afin de le rendre plus accueillant et plus inclusif pour les femmes », a encore déclaré un·e contributeur·rice anonyme. « Pour ce faire, elles peuvent plaider en faveur de la diversité sur le lieu de travail, soutenir les politiques qui favorisent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et s’attaquer à des problèmes tels que la parité salariale et la discrimination. »

Vous trouverez ci-dessous un aperçu de toutes les contributions :

À propos

Le D4D Hub UA-UE soutient les institutions africaines à jeter les bases d'une transformation numérique inclusive et durable. Un projet phare de la Team Europe, il fournit une assistance technique axée sur la demande, facilite les activités de partage des connaissances et coordonne les dialogues entre les acteurs du numérique africains et européens. En savoir plus sur le projet

Sous la direction stratégique de la Commission de l'Union africaine et de la Commission européenne, le projet contribue à opérationnaliser le programme de coopération numérique UA-UE.

Partenaires de mise en œuvre du D4D Hub UA-UE

Le projet D4D Hub UA-UE est cofinancé par l'Union européenne et est mis en œuvre par :