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#GirlsinD4D : « Le mentorat des femmes plus expérimentées m'a aidé à me lancer dans le secteur du numérique en faveur du développement durable »

6.05.2022

Interview avec Linda Du Roy, jeune professionnelle aux Nations Unies
Región o país
África
Proyecto o iniciativa
AU-EU D4D Hub project

Pour Linda Du Roy, le domaine du numérique n’a pas été le coup de foudre. La passion de cette jeune professionnelle de 25 ans française, burundaise et rwandaise est en fait le développement durable. C’est seulement lorsqu’elle a commencé à travailler aux Nations Unies qu’elle a pris conscience de l’importance du numérique pour atteindre des résultats de développement.

Dans cette interview, Linda nous explique pourquoi elle souhaite poursuivre une carrière à l’intersection entre l’écologie et le numérique, et comment le mentorat d’autres femmes plus expérimentées a pu lui mettre le pied à l’étrier.

Q : Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le secteur du numérique en faveur du développement ?

LDR : J’ai fait un Master en études de développement à l’Université Paris I axé sur trois thématiques : le travail, la formation et la santé. Tout au long de ces deux années de Master, je me suis beaucoup intéressée aux thématiques liées à l’emploi, à l’entreprenariat, à l’appui au secteur privé et à la microfinance.

Par contre, à la fin de mon Master, je n’avais pas encore totalement compris à quel point les technologies numériques pouvaient booster l’atteinte des objectifs de développement durable dans ces domaines-là. C’est dans le cadre de mon volontariat au Fonds d’équipement des Nations Unies (UNCDF) que j’ai vraiment intégré l’importance de ces technologies pour le développement.

Mon rôle actuel au sein de UNCDF est de mobiliser les ressources pour mettre en place des programmes visant à étendre des services financiers numériques inclusifs dans les pays en développement. Donc, au quotidien, je suis en mesure d’apprécier à quel point les technologies numériques peuvent être utiles.

Q : Commencer une carrière aux Nations Unies n’est pas facile, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

LDR : Juste après mon Master, j’ai candidaté pour le poste de Volontaire de Solidarité Internationale en charge des partenariats, un programme encadré par l’organisation France Volontaires. Dans ce cadre, en décembre 2020 je suis venue travailler au bureau régional de Dakar qui couvre l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Concrètement, j’approche des bailleurs de fonds publics et privés dans le but de repérer des synergies entre leurs stratégies et celles de UNCDF, pour ensuite mettre en place des programmes centrés sur les services financiers inclusifs, c’est-à-dire centrés sur les besoins des groupes marginalisés tels que les jeunes, les réfugiés et les migrants, les femmes et les populations rurales.

Entre temps, je suis devenue Volontaire des Nations Unies (VNU). Mon statut a quelque peu changé mais mon rôle restera le même jusqu’en janvier 2023.

Q : Une fois votre mission actuelle en tant que VNU terminée, quel est votre plan ?

LDR : A terme, j’aimerais poursuivre ma carrière au sein des Nations Unies et découvrir d’autres agences et d’autres mandats. En outre, je m’intéresse de plus en plus à l’écologie. Je souhaiterai également axer davantage ma carrière autour des enjeux écologiques et explorer le lien entre le numérique et l’environnement. Il y a énormément à faire dans ce domaine-là. Je m’intéresse notamment à la dépollution de l’océan et à la façon dont on peut réduire les plastiques dans les chaînes de valeur.

Pour monter en compétence et évoluer dans le système des Nations Unies, j’aimerais continuer à me former. En ce moment, je suis une formation dispensée par le Digital Frontier Institute sur la finance digitale inclusive. Le cours est très intéressant et a confirmé mon intérêt pour le numérique au service du développement.

Q : En tant que femme, avez-vous le sentiment d’avoir dû surmonter plus de difficultés au début de votre carrière ?

A titre personnel, mon entrée dans la vie professionnelle s’est très bien passée. J’étais très bien entourée. J’ai notamment eu des cheffes qui sont vraiment des expertes dans ce domaine et qui m’ont vraiment fait confiance dès le début et m’ont transmis leur savoir et leur passion. Je pense que le fait de démarrer ma carrière auprès de telles femmes m’a vraiment boosté et aidé à être en confiance et à aborder sereinement cette carrière. C’est pourquoi je voudrais souligner à quel point il est important d’avoir des femmes à des postes de direction qui peuvent servir de modèles et de mentors.

Le plus grand défi auquel je suis confrontée est peut-être que je ne viens pas d’une formation technique. Comme je le disais, j’ai fait une Licence en sciences politiques, puis un Master en études du développement. Je n’ai pas ce background spécialisé sur l’informatique. Et donc, tout l’enjeu c’est de monter en compétence et de s’approprier ces thématiques petit à petit pour pouvoir être à l’aise et être en mesure de pleinement faire avancer ce domaine en travaillant dedans.